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Pourquoi la maison individuelle ne fait-elle plus rêver ?

Titre « choc » s’il en est, car une récente étude menée par le site Bien’ici montre que, pour la majorité des Français, la maison individuelle reste la solution de logement idéale, préférée à l’appartement. Pourtant ce modèle qui nous fait rêver depuis les années 1950 tend clairement à se transformer malgré la tendance 2020/2021, successive au Covid, qui avait connu une forte progression avant de chuter nettement en 2022/2023. Si l’envie est toujours là, la raison pourrait à moyen terme l’emporter au profit d’un nouveau type de projet. Mais comment expliquer ce phénomène ? Quels facteurs incitent les Français à se questionner sur un retour à l’habitat collectif ?

Une hausse du prix des maisons neuves

Le portefeuille a souvent raison des envies… En en matière d’immobilier, on comprend rapidement pourquoi. En effet, en seulement 4 ans, le coût moyen des maisons neuves aurait augmenté de 37%, passant de 145 000€ à 198 900 € en 2022. Conjointement, les ventes de maisons neuves se sont effondrées de 31% en 2022 (une baisse à pondérer si l’on prend en compte l’effervescence de 2020/2021).
Cette hausse majeure s’explique par plusieurs facteurs clé :

  • La hausse des prix des matériaux découlant notamment du contexte géopolitique mondiale, en particulier la guerre en Ukraine, qui a notamment fait augmenter les prix de l’énergie et donc les coûts de fabrication de partie des matériaux de construction. Entre janvier 2022 et janvier 2023, ces derniers auraient augmenté de 27%.
  • La hausse des exigences en matière de performance énergétique n’est pas neutre dans l’augmentation des prix. Certes l’impact est moindre, mais les professionnels du bâtiment estiment que la seule RE2020 créerait un surcoût de 6 à 13% en raison du renforcement de l’isolation, du remplacement de certains modes de chauffage comme le gaz par la pompe à chaleur ou encore de l’obligation de réalisation une étude carbone.

Ajouter à la hausse des prix des exigences croissantes des banques pour financer les projets d’achat immobilier, et de nombreux acheteurs potentiels se voient fortement limités dans leur possibilité d’accession, notamment pour la construction de maison individuelle.

Et si la transformation à venir du marché de la maison individuelle vers un nouveau modèle d’habitat collectif était plus une problématique de budget qu’une question d’envie ?

La maison individuelle, un « non-sens écologique » ?

Si elle était revenue sur ces propos, indiquant comprendre le rêve des Français d’être propriétaire d’une maison individuelle, la ministre du logement, Emmanuelle Wargon estimait pourtant en 2021 que ce mode de logement était « un non-sens écologique, économique et social ». Si l’on exclut les éléments de langage et la volonté de ménager les parties concernées, il faut pourtant bien avouer que cette réflexion est loin d’être dénuée de sens, notamment sur le plan écologique qui est au cœur des préoccupations, et à juste titre.
De fait, entre occupation des sols et consommation énergétique réduite, l’habitat collectif comporte de réels atouts en comparaison avec la maison individuelle. L’habitat collectif permet en effet de loger plus de personnes sur une surface moindre et en limitant l’artificialisation des sols. A l’heure de la transition énergétique, l’habitat collectif se révèle également plus économie et plus performance en matière de consommation énergétique.
Plus indirectement, l’habitat collectif est souvent lié au cadre urbain ou péri-urbain. Il permet donc pour les occupants de limiter les déplacements quotidiens, de privilégier les modes de mobilité douce ou les transports en commun plutôt que le véhicule personnel.

L’habitat groupé, un nouveau modèle à développer ?

Plus que la fin de la maison individuelle ou le retour en force de l’habitat collectif, il existerait une solution intermédiaire. Développé dans les années 1970, l’habitat groupé semble réunir les atouts de l’habitat individuel et collectif :

  • Chacun dispose de ses espaces privés tout en ayant accès à des espaces communs comme le jardin, une salle commune, des équipements (lave-linge…) ;
  • L’habitat groupé, également appelé habitat participatif favorise la mixité sociale, les échanges, le partage et la solidarité ;
  • L’habitat groupé est souvent pensé dans une démarche écologique en intégrant des énergies renouvelables, une meilleure gestion de l’eau, la création d’un potager partagé…

Si l’habitat groupé ou participatif résulte le plus souvent d’un projet de groupe, les initiatives se multiplient en France et les jeunes acheteurs se montrent de plus en plus intéressés par ce type de projet. On voit ainsi ce modèle alternatif se diffuser progressivement en ville comme à la campagne. Nul doute que les professionnels de l’immobilier, et peut-être même les constructeurs de maison devraient porter leur intérêt sur ce modèle porteur, à la frontière entre habitat collectif et individuel.

Les chiffres le montrent, il semble plus que clair que la maison individuelle n’est plus aussi attractive que par le passé pour les acheteurs. Et les raisons de ce déclin sont à la fois multiples et complexes : facteurs environnementaux, économiques, changement de mode de vie ou préférence des acheteurs… Pourtant, la maison individuelle continue bien à représenter le rêve immobilier ultime pour de nombreux acheteurs. Mais pour combien de temps ? Et si l’avenir de l’habitat alliait les atouts de la maison individuelle et du logement collectif ? A n’en pas douter, architectes, urbanistes et pouvoirs publics chercheront à créer la solution permettent de créer l’équilibre et d’envisager des projets de logements répondant aux enjeux économiques et écologiques du moment, tout en comblant les envies des acheteurs.

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